L’Atelier et Chantier d’Insertion (ACI) existe depuis 2009 et a rejoint l’ARSEA en 2016. Il est conventionné par l’État via les Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS).
L’ACI est un dispositif qui permet à des personnes très éloignées de l’emploi, de reprendre confiance en elles et de lever petit à petit, tous les freins qui empêchent leur accès à un emploi durable grâce à un accompagnement socioprofessionnel individualisé.
Les professionnels de l’Ile aux Epis organisent l’accompagnement global, l’encadrement technique et la formation de leurs salariés en insertion en vue de faciliter leur inclusion sociale et de rechercher les conditions d’une insertion professionnelle durable.
L’équipe intervient pour préparer au mieux le salarié à sa sortie du chantier d’insertion et le rendre acteur de son projet.
L’entrée d’une personne en parcours d’Insertion par l’Activité Economique au sein d’un ACI s’effectue sur prescription d’un acteur habilité ou, après diagnostic individuel, sur auto-prescription de l’ACI. La liste des prescripteurs habilités est établie par arrêté. Parmi ceux-ci : Pôle emploi, Cap emploi et les Missions locales, les services des conseils départementaux (ASE), les Centres Communaux d’Actions Sociales (CCAS), la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), les Etablissements Pour l’Insertion Dans l’Emploi (EPIDE) et les écoles de la 2ème chance…
Les candidats à un parcours en insertion sont principalement des demandeurs d’emploi de 24 mois ou plus ou bénéficiaires de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), du revenu de solidarité active (RSA) ou de l’allocation adultes handicapés (AAH).
Ces critères d’éligibilité ne sont pas exhaustifs, d’autres personnes peuvent être déclarées éligibles à un parcours d’insertion.
« Le Chantier d’Insertion c’est une chance pour tous, un tremplin pour des personnes ayant eu une vie difficile.» – Christophe GROSSI, Cadre intermédiaire du chantier d’insertion.
L’ACI compte principalement des femmes (75%) dont la moitié est sans emploi depuis plus de deux ans, 40% n’ont jamais travaillé en restauration, plus de 50% n’ont aucun diplôme et 50% ne parlent pas couramment le français.
L’activité principale de l’ACI est l’accompagnement socioprofessionnel et la formation par le travail.
L’activité économique support est la gestion de la cuisine centrale de l’ESAT de la Ganzau qui produit environ 350 repas jours.
Au sein de l’Ile aux Epis plusieurs métiers de la restauration collective peuvent être exercés : agent polyvalent de restauration, plongeur, commis de cuisine, cuisinier, chauffeur livreur. Ces emplois permettent de préparer le salarié à travailler en restauration rapide, cafétérias, restaurants d’entreprise ou de collectivité, ou encore en restauration traditionnelle.
Afin de pouvoir répondre aux besoins des personnes et du marché du travail, l’Ile aux Epis développe une activité complémentaire de nettoyage des locaux qui permet aussi de former des personnes aux métiers d’agent de propreté.
Au sein de ce dispositif, l’amplitude horaire est de 7h30 à 15h15. Chaque salarié a un contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) de 25h00 par semaine, renouvelable tous les 4 mois. Avec l’aide de la chargée d’accompagnement socioprofessionnelle, les salariés peuvent réaliser des formations professionnelles (Français, cuisine et hygiène, SST…) en fonction du projet professionnel et de la motivation.
Pour Christophe GROSSI, cadre intermédiaire de l’Île aux Epis, la première difficulté est de remettre les personnes dans les exigences du monde du travail et surtout de redonner un sens au mot travail :
« Les personnes que nous accompagnons ne sont pas forcément issues de la restauration et la cuisine est un métier compliqué avec des horaires à respecter, un fonctionnement difficile et encadré. On arrive toujours à proposer un poste qui convient à chaque personne.
Les premiers jours, le salarié apprend les bases de la cuisine : l’épluchage des légumes, la plonge, puis la mise en place des entrées et des desserts et ainsi de suite. Les nouveaux ont la possibilité de participer à des ateliers pour apprendre la découpe du fromage, le grammage, l’utilisation des fours … et ils sont en binôme avec un salarié présent depuis plus longtemps pour partager les connaissances acquises et faciliter la formation. »
« Le chantier d’insertion ce n’est pas simplement remettre les gens au travail même s’il est vrai que c’est un vrai bonheur que d’avoir une fin d’accompagnement qui se solde par la signature d’un contrat de travail en CDD ou en CDI, c’est surtout donner aux personnes qu’on accompagne une place, une reconnaissance. Je suis très fière du travail qui est réalisé chaque jour par les personnes en insertion et l’équipe d’encadrement du chantier. » – propos recueillis auprès de Madame Véronique KRETZ, directrice.
Ghasaq, cuisinière de l’île aux Epis, après 2 ans au Chantier, va quitter la cuisine de l’ESAT de la Ganzau d’ici quelques semaines pour commencer une formation au CEFPPA de Strasbourg pour devenir Commis de cuisine ! Elle espère par la suite trouver un nouvel emploi dans un restaurant collectif.
Retrouvez son interview en vidéo !